Toute entreprise a besoin de connaître sa valeur. Ce sont des informations qui sont d’ailleurs publiques et disponibles pour toute personne qui souhaite les connaître. On peut assimiler la valeur d’une entreprise à la valeur nette de son actif économique. C‘est sur cette valeur qu’on se base pour acheter ou bien pour vendre une entreprise. Bien-sûr, il y a des procédés qui permettent de déterminer la valeur d’une entreprise, nous en faisons part dans cet article.
Valoriser une entreprise
Pour pouvoir valoriser une entreprise, il faut bien connaître ses engagements, son passé, son environnement, ses produits ainsi que ses forces et ses faiblesses. Le repreneur a donc besoin d’informations fiables. Avant d’amorcer toute négociation, il faut d’abord fixer ses limites en termes de prix (prix minimal de vente pour le vendeur, prix maximal d’achat pour l’acheteur). Mais, étant donné que l’évaluation d’une entreprise est difficile, très souvent c’est un intervalle qui est déterminé (valeur minimale et valeur maximale). Les méthodes pour l’évaluation d’une entreprise se répartissent en 3 catégories : l’évaluation par l’actif net, l’évaluation par les flux de trésorerie et l’évaluation par un multiple des résultats.
Évaluation en fonction de l’actif net
Cette technique consiste à évaluer la valeur patrimoniale d’une entreprise. Ici, on analyse et on corrige tous les postes de l’Actif et du Passif afin d’avoir une image la plus authentique possible de la réalité économique du bilan. Dès lors, la différence entre l’Actif corrigé et le Passif corrigé coïncidera à l’Actif Net Corrigé.
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Concernant les postes d’actifs
Les actifs physiques doivent être réévalués à leur valeur de marché non comptable. La valorisation des stocks dépend des règles d’évaluation, de la situation économique et technologiques des produits et des méthodes de gestion interne. Généralement, les stocks peuvent être soit surévalués soit sous-évalués. De façon exceptionnelle, les points forts de l’entreprise comme la disposition d’un réseau propre de distribution, l’acquisition d’un véritable know-how interne pourraient être valorisés. Uniquement la trésorerie disponible ne pose aucun problème d’interpellation : elle pourra être prise en compte pour le montant figurant au bilan. Très souvent, les titres de placements sont eux aussi pris à leur valeur comptable. Néanmoins, vous devez vous attendre à subir des dépréciations si la valeur de marché de certaines actions s’est effondrée.
Il est à préciser que les acheteurs ont tendance à considérer que les actifs ne se résument qu’aux biens tangibles inscrits au bilan. Savez-vous ce qu’est le « Goodwill » ? Il représente un produit immatériel issu de la compétence, de la réputation, de la culture propre et du fond de clientèle d’une entreprise. Il s’additionne à l’actif net corrigé pour déterminer la valeur réelle d’une entreprise. On le calcule sur la base du résultat obtenu de la différence entre les bénéfices qui devraient normalement être réalisés et les bénéfices futurs attendus de l‘entreprise. Bien-sûr, le calcul est fait soit sur base du taux normal d’intérêt du marché, soit par rapport à la rentabilité d’une autre entreprise du même type. On calcule le « Goodwill » sur plusieurs années (5 ans maximum) en chiffres actualisés.
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Concernant les dettes
Ici, la valorisation va prendre en compte l’ensemble des dettes à court, moyen et long termes exigibles au moment de la cession. Tout repreneur devra au préalable vérifier l’exactitude des dettes financières et fournisseurs portées au bilan. De plus, le repreneur passe au peigne fin : les indemnités de fin de carrière, indemnités de licenciement, l’entreprise a-t-elle provisionné les congés à payer de l’exercice ? Depuis quelques années, les méthodes d’estimation fondées sur l’actif net ont tendance à être délaissées. Elles sont mises à l’écart au profit de celles qui tiennent compte non pas du patrimoine mais de la capacité à générer des bénéfices et de la trésorerie.
Évaluation par un multiple de résultat
Ici, on considère qu’une entreprise est valorisée en fonction du résultat net, du résultat d’exploitation et de la marge brute d’autofinancement.
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Le résultat : une référence
Certains experts s’appuient sur le bénéfice net, approche qui a cet avantage d’être simple mais qui peut être biaisée par le jeu de charges et profits exceptionnels. D’autres préfèrent se concentrer sur le résultat brut d’exploitation ou sur le résultat courant qui est le résultat d’exploitation + le résultat financier. D’autres encore se focalisent sur la marge brute d’autofinancement, voire sur les critères anglo-saxons que sont l’EBIT ou l’EBITDA. EBIT pour earning before interest tax et EBITDA pour earning before interest, tax, depreciation and amortization.
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Le coefficient multiplicateur
Ici, tout dépend du secteur d’activité. Plus ce dernier est évalué comme risqué, plus le multiple est faible. Et surtout, une entreprise est d’autant mieux valorisée qu’elle possède un fort potentiel de croissance. Il faut choisir la base d’évaluation qui sert le mieux vos intérêts. Par exemple, si les derniers résultats n’ont pas vraiment été fameux mais les précédents meilleurs, soutenez une estimation sur les trois derniers exercices. Par contre, si les résultats progressent de façon régulière depuis plusieurs années, défendez une estimation sur la base du dernier exercice ou un prévisionnel de l’année en cours.
Évaluation par flux de trésorerie prévisionnels
On considère ici que la valeur de l’entreprise est équivalente à la somme des flux de trésorerie prévisionnels susceptibles d’être dégagés au cours des 5 à 10 prochaines années.
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Calcul des flux de trésorerie
En général, on procède en deux étapes.
- Vous additionnez le résultat d’exploitation net d’impôts et les dotations aux amortissements et provisions ;
- Vous déduisez du montant obtenu, les amortissements d’exploitation, l’augmentation du besoin en fonds de roulement et les investissements.
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Projection des flux dans le temps
S’étant entendus sur la définition des flux de trésorerie, le vendeur et l’acheteur doivent faire quelque chose d’aussi ardu que subtil. En effet, ils doivent imaginer comment évolueront le résultat d’exploitation, les amortissements et provisions ainsi que le besoin en fonds de roulement. Et ceci, dans les cinq à sept années qui suivent. Ce travail va également permettre de chiffrer les investissements (corporels, incorporels et financiers) qui seront nécessaires pour assurer le développement et la pérennité de l’entreprise.
En définitive, lorsque vient le moment de vendre son entreprise, on s’interroge sur sa valeur. En général, pour évaluer une entreprise, les trois méthodes que nous avons présentées ici sont utilisées. Il est important de connaître comment l’évaluation se passe aussi bien pour le vendeur que pour l’acheteur. Nous espérons que cet article vous a aidé à comprendre comment se déroule le processus d’évaluation d’entreprises.